Resident Evil Rebirth

Resident Evil Rebirth
Graphismes

Du point de vue graphique, Resident Evil Rebirth démontre clairement que la Gamecube en a sous le capot. Pourtant, il faut savoir que c'est l'un des premiers jeux à être sortis sur la console cubique de Nintendo. Premier bon point à relever : le mode d'affichage 60hz. Rebirth est d'ailleurs le premier Resident Evil à bénéficier de ce rafraîchissement d'écran qui confère au jeu une vitesse d'animation fluide et agréable. À l'image de son ancêtre, le titre a gardé le même déroulement des évènements dans les cinématiques en image de synthèse mais avec des graphismes remis au goût du jour. Par exemple, dans la première cinématique mettant en scène les membres des S.T.A.R.S. attaqués par les chiens zombifiés, les personnages sont plus ou moins représentés comme dans le moteur du jeu, ce qui donne une impression de différence minime avec leurs sprites 3D. Mais en même temps, on rentre plus facilement dans le jeu.


Les personnages et les monstres agissent et se mouvent avec une adresse remarquable, peu importe que ce soit dans les cinématiques et dans les phases de jeu. C'est moins rigide et donc plus réaliste que dans tous les autres opus Resident Evil parus jusque-là. On a vraiment la sensation de regarder un film d'horreur et fantastique digne des plus grandes productions hollywoodiennes. Les modélisations des personnages et des ennemis sont drôlement réalistes et ont considérablement gagné en crédibilité avec l'histoire. D'autant plus que les ombres qu'ils projettent au sol et parfois sur les murs vous donneront la chair de poule. L'architecture du manoir ainsi que ses alentours révèlent divers angles de vue à vous donner des sueurs froides. Les différentes perspectives et quelques vues plongeantes ne sont pas sans rappeler celles du jeu original mais si l'on regarde bien, on remarquera une légère inclinaison qui leur donne un aspect aussi affriolant que dérangeant.


Le graphisme de chaque lieu à explorer est tout bonnement sublime. La gestion entre les éclairages et les ombres reflétés sur les murs et les vitraux se fait en temps réel. Les murs et les différents recoins du manoir sont sacrément détaillés et affichent des textures incroyablement lisses, et ce même si leurs couleurs oscillent aussi bien entre raffinement et souillure. Mais ce contraste convient parfaitement au jeu car il s'en dégage une ambiance lugubre. Il arrive que certaines zones soient juste un peu plus détaillées que d'autres, mais ce n'est qu'un détail. À part le manoir où la plus grande partie du jeu se déroule, on retrouve les autres lieux environnants comme la maison du gardien encore plus délabrée qu'auparavant, le bassin circulaire avec les requins qui est gigantesque et un tantinet high-tech, la caverne du jardin qui donne une sensation d'être coupé du monde extérieur et enfin le laboratoire souterrain plus froid et inquiétant que jamais. De nouvelles zones sont là aussi comme la forêt ou les autels, également très soignées graphiquement.

Bande-son

Un des éléments essentiels mis au service de l'ambiance dans un Survival horror est bien entendu le son. Et autant dire que Rebirth tient ses promesses. Commençons par l'Original Sound Track qui reprend certains thèmes du jeu original tels que "Guarhouse 1 & 2" ou "Tank Neptune". Ces pistes (entre autres) sont vite reconnaissables mais si on y prête un minimum d'attention, on remarquera que ces sonorités légèrement améliorées sont accompagnées d'une sorte d'écho, surtout quand elles jouent à l'unisson. Bien que la différence ne soit pas énorme, cela fait que ces thèmes sont un peu plus captivants qu'auparavant. D'autres musiques plus travaillées font vaguement penser dans leur leitmotiv à certaines musiques déjà entendues dans le tout premier Resident Evil, alors que tout le reste de l'OST est exclusif au jeu. Pour un remake de cette envergure, il fallait bien que l'on retrouve quelques petits airs familiers dans la bande-son pour préserver l'esprit du jeu. La musique d'Ueda Masami (éminent compositeur de Capcom qui a déjà travaillé dans l'OST du premier Resident Evil aux cotés d'Akari Kaida et Makoto Tomozawa) distille une ambiance de malignité et d'épouvante difficilement égalable. Cela fait naître un sentiment de tension presque permanent chez le joueur, l'invitant à s'impliquer davantage dans le jeu. Soulignons tout de même que la musique d'ambiance est à peine un peu plus discrète qu'auparavant.


Des nombreuses musiques de combat aux sonorités violentes sont susceptibles de vous faire stresser car elles jouent notamment sur l'effet de surprise, c'est-à-dire quand les monstres essaient de vous tendre une embuscade. Il en est de même pour les musiques de boss, bien que celles-ci restent un peu plus variées.

Concernant les bruitages du jeu, c'est du grand art. Si quelques rares effets sonores issus des anciens Resident Evil ont été conservés, la plupart ont été réarrangés. Les grognements dérangeants des Zombies et des Cerbères, ou encore les cris perçants des Hunters sont d'un tout autre genre et ne manqueront pas de vous mettre les nerfs en pelote. Le son des armes à feu lorsque vous tirez est bien plus réaliste cette fois (vos oreilles vont en prendre un coup) et n'est plus étouffé. Les bruits environnants font aussi leur petit effet comme le grondement abasourdissant du tonnerre, le bourdonnement des insectes volants attirés par l'odeur fétide du sang, le crépitement d'un feu de cheminée, et j'en passe... C'est très réussi dans l'ensemble et cela reste en harmonie avec l'atmosphère macabre du titre.

Les voix des personnages n'ont plus rien à voir avec le doublage de la version Playstation qui laissait à désirer. Compte tenu que les personnages ont gagné en maturité, ils se devaient de bénéficier d'un doublage à la hauteur. Sans être excellent, le doublage des personnages est assez crédible. On regrettera juste quelques petites inégalités d'intonation. Les dialogues des protagonistes sont désormais plus crus et respectent des dialogues originaux tout en améliorant la formulation des phrases.

Scénario & personnages

Le scénario offre suffisamment de rebondissements pour un Survival Horror afin qu'il tienne le joueur en haleine sans forcément faire dans le compliqué et l'original. La mise en scène, bien qu'elle n'ait pas vraiment évolué, reste toujours aussi efficace et nous met facilement dans le bain. Elle est orchestrée de telle sorte qu'on a l'impression d'assister à un film d'horreur, empreint d'un soupçon de surnaturel. La trame scénaristique suit les grandes lignes de celle du premier Resident Evil mais quelques nouvelles cut-scenes et nouveaux rapports à lire permettent d'en savoir un peu plus sur les secrets que renferme le manoir, ainsi que sur la société Umbrella. De ce fait, on apprend que le domaine dans lequel vous vous trouvez s'appelle en réalité le Manoir Spencer. Il n'était pas fait mention de son nom dans l'épisode original. On suit également la triste histoire de la famille Trevor en lisant certaines notes éparpillées dans le jeu. En fouillant votre environnement de fond en comble, vous découvrirez parfois de précieux indices qui narrent les évènements ayant eu lieu dans le Manoir Spencer, il y a plus de 30 ans. Et, de fil en aiguille, on rassemble les pièces du puzzle d'une petite histoire qui se développe en parallèle avec le scénario principal. La présence de Lisa Trevor (le monstre enchaîné qui erre dans les environs du manoir) a sa signification dans les évènements de ce Resident Evil Rebirth. Bien que l'histoire des Trevor reste anecdotique et intimement liée à ce remake de Resident Evil, elle apporte un minimum de substance au contexte et un petit plus à l'atmosphère macabre, formant ainsi un tout cohérent. Quelques questions subsistent dans l'histoire, même après avoir visualisé toutes les fins possibles. Resident Evil Ø répond à ces mêmes interrogations.


Pour ce qui est des personnages, c'est avec grand plaisir que l'on retrouve un Chris Redfield au mieux de sa forme, bien résolu à éradiquer le mal et qui sait garder son sang-froid à tout moment. De même que les fans se feront une joie de revoir une Jill Valentine dotée d'un sens aiguisé de la justice et qui apporte une touche de féminité plus que bienvenue dans ce monde d'horreur.
Les autres acteurs remplissent leur office sans plus de prétention. Rebecca Chambers apporte sa modeste contribution dans le scénario de Chris mais on n'en apprend pas plus sur elle que dans l'épisode Zero. En même temps, c'est un peu normal puisqu'elle se cantonne à un rôle purement secondaire. Mais l'acteur secondaire qui a le plus été travaillé dans ce remake est sans aucun doute Barry Burton, plus taraudé que dans l'épisode classique. Quant à Wesker, il reste fidèle a lui même : froid, insondable et charismatique à la fois.

Décidément, ce remake a tout pour plaire ! Une ambiance glauque à souhait, des personnages attachants et mémorables, un gameplay à vous clouer sur votre fauteuil, une bonne mise en scène, des graphismes renversants et une bande-son à vous glacer le sang. Shinji Mikami a su donner une seconde jeunesse à l'un des meilleurs épisodes de la saga Resident Evil, tout en lui redonnant ses lettres de noblesse. Même 10 ans après sa sortie, le jeu n'a pas pris une seule ride. Les superlatifs ne seront jamais de trop pour décrire ce chef-d'œuvre que tout amateur de Survival Horror, et notamment de la série Resident Evil, se doit absolument de posséder. J'ai beau chercher à tâton le moindre défaut, je n'en trouve aucun. Et quand bien même il y en aurait, ils resteraient minimes. Comme on dit, "la perfection n'existe pas", mais cela n'empêche pas Rebirth de s'en rapprocher grandement. Si vous avez déjà joué à la version Playstation, ne passez pas à coté de cette perle sous prétexte que c'est un remake, car même s'il reste conforme dans l'esprit et dans le scénario, le titre change radicalement sur tout le reste. C'est franchement un autre jeu que nous avons là. Si vous n'avez jamais joué à un Resident Evil mais que vous êtes un féru de Survival Horror, Rebirth ne devrait avoir aucun mal à vous conquérir. Dans ce cas, la seule ombre au tableau serait peut-être la prise en main. Mais est-ce réellement un défaut en soi ? Difficile à dire, car de toute façon, la plupart des anciens Resident Evil sont conçus sur ce type de jouabilité qui leur va très bien d'ailleurs. Qui plus est, il s'agit d'un des rares opus de la série à proposer des modes de jeu ingénieux qui changent des mini-jeux de type Mercenaries. Un jeu où l'on replonge volontiers grâce à la richesse dont il jouit. Le titre donne même envie de se refaire la saga, c'est dire. À consommer sans modération.

Un grand merci à Shinji Mikami pour ce chef-d'œuvre intemporel !
, le 12.12.2012

Commentaires 3

Note moyenne des commentaires : 1 2 3 4 5
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Bashou Voir le profil
29.12.2012 à 15h22
Super article !!!!
Pour tout ceux qui ont aimés le premier du nom sur playstation, n'hésitez pas, outre le lifting, l'histoire a été amélioré et un peu prolongée pour vous offrir un sentiment de frisson génial !!!
Prenez ! Prenez ! Et jouez à en pleurer !
Merci pour cet article !
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keiichi-kun Voir le profil
22.12.2012 à 16h52
Énorme ! superbe article sur le jeu !
Beau travail Byakko !

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S@dMad Voir le profil
19.12.2012 à 01h05
Excellent article, rien à redire, il fait honneur au jeu !

Merci Byakko !

Surement le meilleur Resident Evil pour moi, le lifting est une réussite :3
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Titre original Resident Evil
Support(s) GameCube, Wii, PlayStation 4
Date de sortie
Genre Survival-Horror
Développeur Capcom
Éditeur Capcom
Multijoueur Non
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