Gameplay
En 1996, naquit l'une des séries de jeu vidéo les plus symboliques du studio Capcom, j'ai nommé Resident Evil. Le premier opus de cette saga créée par Shinji Mikami fut si encensé qu'il eut droit à un remake six ans plus tard. Entendez par là un jeu remanié sur toutes les coutures et qui dépasse amplement le stade de simple portage. Si cette refonte porte le même nom que le jeu original, gageons qu'elle est connue sous le nom de Resident Evil Rebirth au pays de soleil levant. Le terme "Rebirth", qui signifie "Rennaissance", est d'autant plus approprié puisque le jeu a bénéficié d'une véritable cure de jouvence sur les graphismes, la bande-son et le gameplay. Il est à noter que le développement scénaristique, même s'il reste dans l'absolu fidèle à la version classique, se paye le luxe d'être agrémenté de nouvelles cut-scenes et de séquences inédites qui rythment certains moments-clés ou séquences épiques (combats de boss).
Avant de débuter une nouvelle partie, vous devez choisir entre les deux protagonistes principaux à incarner : Chris Redfield et Jill Valentine, deux emblèmes de la saga Resident Evil. En définitive, l'histoire principale du jeu ne change pas vraiment selon que vous choisissiez de jouer avec l'un ou l'autre. En revanche, le parcours, les cut-scenes, les emplacements de certains objets, ainsi que l'attirail de votre personnage sont plus ou moins différents et donnent au jeu une toute nouvelle dimension. En d'autres termes, une aventure propre à chaque personnage. Soit-dit en passant, un petit détail qui n'a l'air de rien et qui pourtant a son importance : une question vous est posée juste après avoir sélectionné votre personnage. Vous devez alors trancher parmi les deux options qui s'offrent à vous et selon votre décision, la quantité d'ennemis, de munitions, de rubans encreurs et d'objets de soin peut fluctuer. Mais il peut être difficile la première fois de comprendre le sens de cette même question et d'y rétorquer avec le choix qui convient le mieux en fonction de votre expérience de jeu. Ce n'est qu'une fois qu'on plonge en plein cœur de l'aventure, que l'on fait le rapprochement.
En premier lieu, il convient de préciser que Chris bénéficie d'une meilleure résistance physique que Jill. Comprenez par-là que le premier personnage essuie plus facilement les dégâts infligés par les ennemis alors que le second personnage se révèle plus faible physiquement, bien que cette différence ne soit pas aussi flagrante qu'avec les héros de Resident Evil Ø. C'est l'électrocardiogramme (ou ECG) qui définit l'état de santé de votre personnage. Hormis la différence d'endurance entre les deux personnages principaux, d'autres facteurs spécifiques à leur aventure influent sur la difficulté et la manière de progresser. Voici ce qu'il en est:
- Chris ne peut transporter que six objets au total et doit trouver des petites clés vicieusement dissimulées dans le manoir pour déverrouiller certaines portes munies de serrures simples mais il possède déjà le briquet comme objet personnel. Il pourra obtenir plus tard un lance-flammes mais à emploi limité. Il devra se débrouiller tout seul même si parfois, Rebecca lui rendra service.
- Jill, pour sa part, peut porter jusqu'à huit objets et dispose très tôt dans l'aventure d'un crochet de serrurier en tant qu'objet personnel, lui permettant d'ouvrir les portes équipées de serrures simples. Elle peut acquérir le puissant lance-grenade et bénéficie de l'aide de Barry dans certaines situations.
Autrement dit: l'aventure de Chris correspond au mode Hard et celle de Jill au mode Easy. Cette disparité peut sembler un peu exagérée au premier abord mais elle permet d'apprécier les qualités et les défauts de chaque personnage tout en apportant un charme indéniable au titre.
Le menu d'état de votre personnage révèle des informations essentielles telles que l'ECG, les objets en votre possession, et permet aussi d'accéder à un dossier qui compile les fichiers trouvés et d'afficher la carte, très utile pour investiguer les différents lieux que vous visitez. Le plan de l'endroit où vous vous trouvez peut être visualisé directement avec le bouton de tranche Z. Le système de jeu, à proprement dit, ne révolutionne pas le genre car il reste dans la même continuité que les anciens Resident Evil. Toutefois, cette même jouabilité a le mérite d'être étoffée par de nombreux aspects qui lui donnent une plus grande part de dynamisme en comparaison à ce que la série nous avait habitué jusque-là. Tout d'abord, pour ceux qui n'ont jamais joué à un Resident Evil, il faut savoir que les personnages se déplacent dans des environnements en 3D précalculée et se contrôlent comme si vous voyiez à travers leurs yeux. Et à chaque fois que vous passez d'une zone à l'autre via une porte faisant jonction, il y a une animation montrant la porte qui s'ouvre en vue subjective, en guise de chargement. Mais ces loadings sont moins longs que dans le jeu original et c'est tant mieux.
Jusqu'ici, rien de foncièrement novateur, on reste bel et bien dans un gameplay inhérent à un Resident Evil classique. Néanmoins, si vous n'avez jamais testé ce type de jouabilité, vous aurez un peu de mal à trouver vos repères dès les premiers instants de jeu. Sans parler que la prise en main avec le stick gauche de la manette Gamecube requiert un moment d'adaptation avant de maîtriser la panoplie de mouvements des personnages. En effet, bien qu'il soit souple, le stick n'adhère pas toujours en permanence au pouce, surtout au début, et ce même si on a déjà connu le confort qu'offre la croix directionnelle de la version Playstation ; on remarquera tout de suite la différence. À l'exception du stick, l'ergonomie de la manette reste bien adaptée au système de jeu. On relèvera aussi la possibilité pour votre personnage d'exécuter un demi-tour à 180º. Une manœuvre très utile, apparue pour la première fois dans Resident Evil 3 Nemesis, et qui vous sauvera la mise à plus d'une occasion.
Parfois, il arrive que la perspective de la caméra change de but en blanc dans certaines zones lors de vos pérégrinations. Si bien que cela peut surprendre quand on ignore qu'un ennemi se cache derrière un pan du décor ou dans un angle mort. Cela oblige le joueur à avancer précautionneusement car certains ennemis ont changé de position. "Prudence est mère de sûreté". Cette expression prend tout son sens dans ce remake car non seulement le manoir et ses alentours pullulent de créatures terrifiantes mais aussi car certaines salles renferment des pièges, souvent mortels (dont certains sont inédits). La difficulté à gérer votre cheminement dépend en partie de l'itinéraire que vous prendrez. Si avec Jill vous n'aurez pas trop à réfléchir sur le meilleur chemin à emprunter de sorte à subir le moins de blessures possible et d'économiser le plus de munitions et d'objets de soin, avec Chris ce sera une autre paire de manches. D'autant plus que le manoir n'est plus le même qu'autrefois.
Nous en venons donc à l'une des plus grandes nouveautés de Resident Evil Rebirth : la structure du manoir. D'un point de vue topographique, la plupart des pièces de la gigantesque demeure n'ont pas beaucoup changé et restent encore reconnaissables. Seulement voilà, les développeurs ont eu l'idée sournoise d'inclure de nouvelles salles et de nouveaux couloirs, en plus de modifier la décoration et la teinte des pièces. C'est suffisant pour désorienter même les joueurs ayant joué au premier Resident Evil. Le changement est déjà conséquent mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, car Resident Evil Rebirth réserve bien des surprises, bien plus que ne pourraient l'imaginer les fans de la première heure. Presque toutes les énigmes ont changé, elles sont un peu plus compliquées et certaines d'entre-elles nécessitent un minimum de discernement afin d'être résolues. De même que les objets-clés révèleront par moment de petits puzzles à démêler si vous les examinez sous certains angles.
Pour accentuer davantage la sensation de découverte (ou de redécouverte) de ce remake de Resident Evil, les objets ne se trouvent plus à la même place. Certes, on retrouve une bonne partie des bidules connus de la série, mais il y en a d'autres qui sont totalement inédits et drôlement adaptés aux petites innovations du gameplay. Les armes telles que la fameuse arme de poing Beretta 9mm ou le fusil à pompe Remington M870 ont été conservées, ainsi que toutes les autres avec leurs munitions respectives. Deux nouvelles armes ont tout de même été ajoutées mais leur usage reste limité. Un plus non-négligeable dans cet opus Resident Evil est que les objets d'auto-défense font leur apparition. Ils ne seront pas de trop pour vous libérer de l'étreinte d'un ennemi. Par exemple, si un zombie (ou un autre type de monstre) agrippe votre personnage, ce dernier se servira de son objet d'auto-défense non seulement pour échapper à l'attaque mais également pour infliger des dégâts à son agresseur.
Notons que si le poignard est présent dans les deux scénarios du jeu, chacun des héros peut utiliser un autre objet de défense exclusif à son aventure. Voici la fonction de ces objets:
- Chris peut placer une grenade aveuglante dans la gueule de l'ennemi pour lui faire sauter la cervelle à coup sûr mais il faut attendre quelques secondes pour que la grenade explose.
- Jill quant à elle utilise un pistolet étourdissant (nécessite un lot de pile pour chaque utilisation) qui inflige pas mal de dégâts à l'ennemi en plus de le paralyser temporairement.
Il y a deux façons d'utiliser un objet d'auto-défense : "Auto" (l'objet est automatiquement utilisé par le personnage) et "Manuel" (vous devez appuyer sur la gâchette gauche du pad Gamecube pour que le personnage s'en serve). Mais n'abusez pas de cet outil de défense car c'est une denrée rare dans le jeu. Dans un autre registre mais toujours dans un souci de ravitaillement, les munitions pour vos armes à feu n'abondent pas et vous devrez donc les utiliser avec parcimonie. Il est souvent sage d'éviter le combat dans la mesure du possible et d'éliminer surtout les monstres qui entravent votre progression. Ces derniers s'avérant particulièrement vicieux et coriaces, ont le chic pour vous donner la frousse. On a droit grosso modo au même bestiaire (Zombie, Cerberus, Crow, Hunter, Chimera...) qu'auparavant à l'exception d'un monstre enchaîné face auquel vous n'avez guère d'autre choix que de tourner les talons puisque celui-ci est invulnérable. Après avoir encaissé un certain montant de dégâts, la créature peut tomber en syncope quelques instants mais elle se relèvera toujours, et l'arroser de balles équivaudrait à un pur gâchis de munitions. Cette idée des développeurs d'avoir voulu ajouter un tel monstre intensifie le sentiment de se retrouver impuissant, mais de surcroît, elle rend plus crédible certains aspects du scénario car le monstre a aussi sa petite histoire.
On relèvera des différences notables sur le comportement de certains monstres par rapport au Resident Evil original. Les Zombies en sont l'exemple le plus probant : ils peuvent revenir à la vie et se métamorphoser en une variante plus dangereuse appelée "Crimson Head". Dans cet état, ces morts-vivants (cette désignation leur convient plus que jamais) sont incroyablement rapides et violents. Vous pouvez cependant réduire le nombre de ces spécimens en incinérant le cadavre de leur forme initiale. Pour ce faire, vous aurez besoin d'un petit réservoir que vous devrez préalablement remplir de kérosène trouvable dans des bidons à certains endroits, ainsi que d'un briquet pour enflammer le liquide. À l'instar des munitions, il vous faudra utiliser ces réserves de kérosène à bon escient. Par exemple, dans des zones où vous êtes susceptible de faire plusieurs fois le même trajet à cause des énigmes. Justement, pour limiter ces va-et-vient, vous pouvez stocker les objets dont vous n'avez pas besoin sur le moment dans des coffres prévus à cet effet et venir les récupérer quand vous le souhaitez. Un détail fort sympathique est que la carte des lieux (en plus d'être lisible avec sa légende et ses petits symboles) vous signale par un code de couleur les zones explorées que vous n'avez pas encore dépouillées de leurs objets (notes y compris). Bien pratique pour ne rien manquer, d'autant que plus que cela peut encourager le joueur à passer toutes les zones au peigne fin.
Poursuivons avec la durée de vie plus qu'honorable puisque vous en aurez pour une bonne dizaine d'heures. Comptez plus ou moins 12 heures pour le scénario de Chris et 10 heures pour de scénario de Jill. Les connaisseurs du premier Resident Evil, pour leur part, tarderont un peu moins mais une chose est certaine, ils ne seront pas au bout de leurs surprises tellement le jeu change par rapport à la version originale. Comme dans cette dernière, vous pouvez obtenir 4 fins par personnage, soit un total de 8 fins alternatives. Leur issue dépend essentiellement de quelques rares décisions que vous aurez à prendre dans des moments-clés au cours du jeu mais également des actions que vous entreprendrez vis à vis de vos camarades. Voilà de quoi vous motiver à faire plusieurs parties.
Resident Evil Rebirth est un Survival horror long, difficile et terrifiant mais tellement addictif que l'on en redemande encore. Justement, Shinji Mikami, dans sa bonté (ou son ambition, allez savoir), a pensé aux fans en incluant des modes de jeu dans l'aventure principale. Ici, il n'est pas question de jouer à un mini-jeu mais plutôt de refaire le jeu dans des modes de difficulté supplémentaires qui changent la donne. Déjà, après avoir terminé l'aventure une fois avec les deux personnages, vous pourrez choisir entre les niveaux de difficulté: Facile, Normal et Difficile. Mais à cela se greffent des modes de jeu encore plus ardus pour les joueurs en quête de défis. Il faudra néanmoins remplir certaines conditions pour profiter de chaque mode.
Vous pourrez ainsi recommencer le jeu en mode "Survie" où la visée auto est supprimée et les malles ne sont plus liées entre elles. Et si vous n'avez pas froid aux yeux, essayer donc le mode "Invisible" qui rend tous les monstres invisibles justement ! Si on ajoute à cela le mode "One zombie dangerous", la durée de vie promet des dizaines et des dizaines d'heures de jeu en perspective...
Enfin des tenues spéciales pour vos personnages (dont quelques-unes sont un clin d'œil à d'autres épisodes de Resident Evil) peuvent être débloquées. Bref, vous avez de quoi vous amuser en retournant le jeu dans tous les sens...
En 1996, naquit l'une des séries de jeu vidéo les plus symboliques du studio Capcom, j'ai nommé Resident Evil. Le premier opus de cette saga créée par Shinji Mikami fut si encensé qu'il eut droit à un remake six ans plus tard. Entendez par là un jeu remanié sur toutes les coutures et qui dépasse amplement le stade de simple portage. Si cette refonte porte le même nom que le jeu original, gageons qu'elle est connue sous le nom de Resident Evil Rebirth au pays de soleil levant. Le terme "Rebirth", qui signifie "Rennaissance", est d'autant plus approprié puisque le jeu a bénéficié d'une véritable cure de jouvence sur les graphismes, la bande-son et le gameplay. Il est à noter que le développement scénaristique, même s'il reste dans l'absolu fidèle à la version classique, se paye le luxe d'être agrémenté de nouvelles cut-scenes et de séquences inédites qui rythment certains moments-clés ou séquences épiques (combats de boss).
Avant de débuter une nouvelle partie, vous devez choisir entre les deux protagonistes principaux à incarner : Chris Redfield et Jill Valentine, deux emblèmes de la saga Resident Evil. En définitive, l'histoire principale du jeu ne change pas vraiment selon que vous choisissiez de jouer avec l'un ou l'autre. En revanche, le parcours, les cut-scenes, les emplacements de certains objets, ainsi que l'attirail de votre personnage sont plus ou moins différents et donnent au jeu une toute nouvelle dimension. En d'autres termes, une aventure propre à chaque personnage. Soit-dit en passant, un petit détail qui n'a l'air de rien et qui pourtant a son importance : une question vous est posée juste après avoir sélectionné votre personnage. Vous devez alors trancher parmi les deux options qui s'offrent à vous et selon votre décision, la quantité d'ennemis, de munitions, de rubans encreurs et d'objets de soin peut fluctuer. Mais il peut être difficile la première fois de comprendre le sens de cette même question et d'y rétorquer avec le choix qui convient le mieux en fonction de votre expérience de jeu. Ce n'est qu'une fois qu'on plonge en plein cœur de l'aventure, que l'on fait le rapprochement.
En premier lieu, il convient de préciser que Chris bénéficie d'une meilleure résistance physique que Jill. Comprenez par-là que le premier personnage essuie plus facilement les dégâts infligés par les ennemis alors que le second personnage se révèle plus faible physiquement, bien que cette différence ne soit pas aussi flagrante qu'avec les héros de Resident Evil Ø. C'est l'électrocardiogramme (ou ECG) qui définit l'état de santé de votre personnage. Hormis la différence d'endurance entre les deux personnages principaux, d'autres facteurs spécifiques à leur aventure influent sur la difficulté et la manière de progresser. Voici ce qu'il en est:
- Chris ne peut transporter que six objets au total et doit trouver des petites clés vicieusement dissimulées dans le manoir pour déverrouiller certaines portes munies de serrures simples mais il possède déjà le briquet comme objet personnel. Il pourra obtenir plus tard un lance-flammes mais à emploi limité. Il devra se débrouiller tout seul même si parfois, Rebecca lui rendra service.
- Jill, pour sa part, peut porter jusqu'à huit objets et dispose très tôt dans l'aventure d'un crochet de serrurier en tant qu'objet personnel, lui permettant d'ouvrir les portes équipées de serrures simples. Elle peut acquérir le puissant lance-grenade et bénéficie de l'aide de Barry dans certaines situations.
Autrement dit: l'aventure de Chris correspond au mode Hard et celle de Jill au mode Easy. Cette disparité peut sembler un peu exagérée au premier abord mais elle permet d'apprécier les qualités et les défauts de chaque personnage tout en apportant un charme indéniable au titre.
Le menu d'état de votre personnage révèle des informations essentielles telles que l'ECG, les objets en votre possession, et permet aussi d'accéder à un dossier qui compile les fichiers trouvés et d'afficher la carte, très utile pour investiguer les différents lieux que vous visitez. Le plan de l'endroit où vous vous trouvez peut être visualisé directement avec le bouton de tranche Z. Le système de jeu, à proprement dit, ne révolutionne pas le genre car il reste dans la même continuité que les anciens Resident Evil. Toutefois, cette même jouabilité a le mérite d'être étoffée par de nombreux aspects qui lui donnent une plus grande part de dynamisme en comparaison à ce que la série nous avait habitué jusque-là. Tout d'abord, pour ceux qui n'ont jamais joué à un Resident Evil, il faut savoir que les personnages se déplacent dans des environnements en 3D précalculée et se contrôlent comme si vous voyiez à travers leurs yeux. Et à chaque fois que vous passez d'une zone à l'autre via une porte faisant jonction, il y a une animation montrant la porte qui s'ouvre en vue subjective, en guise de chargement. Mais ces loadings sont moins longs que dans le jeu original et c'est tant mieux.
Jusqu'ici, rien de foncièrement novateur, on reste bel et bien dans un gameplay inhérent à un Resident Evil classique. Néanmoins, si vous n'avez jamais testé ce type de jouabilité, vous aurez un peu de mal à trouver vos repères dès les premiers instants de jeu. Sans parler que la prise en main avec le stick gauche de la manette Gamecube requiert un moment d'adaptation avant de maîtriser la panoplie de mouvements des personnages. En effet, bien qu'il soit souple, le stick n'adhère pas toujours en permanence au pouce, surtout au début, et ce même si on a déjà connu le confort qu'offre la croix directionnelle de la version Playstation ; on remarquera tout de suite la différence. À l'exception du stick, l'ergonomie de la manette reste bien adaptée au système de jeu. On relèvera aussi la possibilité pour votre personnage d'exécuter un demi-tour à 180º. Une manœuvre très utile, apparue pour la première fois dans Resident Evil 3 Nemesis, et qui vous sauvera la mise à plus d'une occasion.
Parfois, il arrive que la perspective de la caméra change de but en blanc dans certaines zones lors de vos pérégrinations. Si bien que cela peut surprendre quand on ignore qu'un ennemi se cache derrière un pan du décor ou dans un angle mort. Cela oblige le joueur à avancer précautionneusement car certains ennemis ont changé de position. "Prudence est mère de sûreté". Cette expression prend tout son sens dans ce remake car non seulement le manoir et ses alentours pullulent de créatures terrifiantes mais aussi car certaines salles renferment des pièges, souvent mortels (dont certains sont inédits). La difficulté à gérer votre cheminement dépend en partie de l'itinéraire que vous prendrez. Si avec Jill vous n'aurez pas trop à réfléchir sur le meilleur chemin à emprunter de sorte à subir le moins de blessures possible et d'économiser le plus de munitions et d'objets de soin, avec Chris ce sera une autre paire de manches. D'autant plus que le manoir n'est plus le même qu'autrefois.
Nous en venons donc à l'une des plus grandes nouveautés de Resident Evil Rebirth : la structure du manoir. D'un point de vue topographique, la plupart des pièces de la gigantesque demeure n'ont pas beaucoup changé et restent encore reconnaissables. Seulement voilà, les développeurs ont eu l'idée sournoise d'inclure de nouvelles salles et de nouveaux couloirs, en plus de modifier la décoration et la teinte des pièces. C'est suffisant pour désorienter même les joueurs ayant joué au premier Resident Evil. Le changement est déjà conséquent mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, car Resident Evil Rebirth réserve bien des surprises, bien plus que ne pourraient l'imaginer les fans de la première heure. Presque toutes les énigmes ont changé, elles sont un peu plus compliquées et certaines d'entre-elles nécessitent un minimum de discernement afin d'être résolues. De même que les objets-clés révèleront par moment de petits puzzles à démêler si vous les examinez sous certains angles.
Pour accentuer davantage la sensation de découverte (ou de redécouverte) de ce remake de Resident Evil, les objets ne se trouvent plus à la même place. Certes, on retrouve une bonne partie des bidules connus de la série, mais il y en a d'autres qui sont totalement inédits et drôlement adaptés aux petites innovations du gameplay. Les armes telles que la fameuse arme de poing Beretta 9mm ou le fusil à pompe Remington M870 ont été conservées, ainsi que toutes les autres avec leurs munitions respectives. Deux nouvelles armes ont tout de même été ajoutées mais leur usage reste limité. Un plus non-négligeable dans cet opus Resident Evil est que les objets d'auto-défense font leur apparition. Ils ne seront pas de trop pour vous libérer de l'étreinte d'un ennemi. Par exemple, si un zombie (ou un autre type de monstre) agrippe votre personnage, ce dernier se servira de son objet d'auto-défense non seulement pour échapper à l'attaque mais également pour infliger des dégâts à son agresseur.
Notons que si le poignard est présent dans les deux scénarios du jeu, chacun des héros peut utiliser un autre objet de défense exclusif à son aventure. Voici la fonction de ces objets:
- Chris peut placer une grenade aveuglante dans la gueule de l'ennemi pour lui faire sauter la cervelle à coup sûr mais il faut attendre quelques secondes pour que la grenade explose.
- Jill quant à elle utilise un pistolet étourdissant (nécessite un lot de pile pour chaque utilisation) qui inflige pas mal de dégâts à l'ennemi en plus de le paralyser temporairement.
Il y a deux façons d'utiliser un objet d'auto-défense : "Auto" (l'objet est automatiquement utilisé par le personnage) et "Manuel" (vous devez appuyer sur la gâchette gauche du pad Gamecube pour que le personnage s'en serve). Mais n'abusez pas de cet outil de défense car c'est une denrée rare dans le jeu. Dans un autre registre mais toujours dans un souci de ravitaillement, les munitions pour vos armes à feu n'abondent pas et vous devrez donc les utiliser avec parcimonie. Il est souvent sage d'éviter le combat dans la mesure du possible et d'éliminer surtout les monstres qui entravent votre progression. Ces derniers s'avérant particulièrement vicieux et coriaces, ont le chic pour vous donner la frousse. On a droit grosso modo au même bestiaire (Zombie, Cerberus, Crow, Hunter, Chimera...) qu'auparavant à l'exception d'un monstre enchaîné face auquel vous n'avez guère d'autre choix que de tourner les talons puisque celui-ci est invulnérable. Après avoir encaissé un certain montant de dégâts, la créature peut tomber en syncope quelques instants mais elle se relèvera toujours, et l'arroser de balles équivaudrait à un pur gâchis de munitions. Cette idée des développeurs d'avoir voulu ajouter un tel monstre intensifie le sentiment de se retrouver impuissant, mais de surcroît, elle rend plus crédible certains aspects du scénario car le monstre a aussi sa petite histoire.
On relèvera des différences notables sur le comportement de certains monstres par rapport au Resident Evil original. Les Zombies en sont l'exemple le plus probant : ils peuvent revenir à la vie et se métamorphoser en une variante plus dangereuse appelée "Crimson Head". Dans cet état, ces morts-vivants (cette désignation leur convient plus que jamais) sont incroyablement rapides et violents. Vous pouvez cependant réduire le nombre de ces spécimens en incinérant le cadavre de leur forme initiale. Pour ce faire, vous aurez besoin d'un petit réservoir que vous devrez préalablement remplir de kérosène trouvable dans des bidons à certains endroits, ainsi que d'un briquet pour enflammer le liquide. À l'instar des munitions, il vous faudra utiliser ces réserves de kérosène à bon escient. Par exemple, dans des zones où vous êtes susceptible de faire plusieurs fois le même trajet à cause des énigmes. Justement, pour limiter ces va-et-vient, vous pouvez stocker les objets dont vous n'avez pas besoin sur le moment dans des coffres prévus à cet effet et venir les récupérer quand vous le souhaitez. Un détail fort sympathique est que la carte des lieux (en plus d'être lisible avec sa légende et ses petits symboles) vous signale par un code de couleur les zones explorées que vous n'avez pas encore dépouillées de leurs objets (notes y compris). Bien pratique pour ne rien manquer, d'autant que plus que cela peut encourager le joueur à passer toutes les zones au peigne fin.
Poursuivons avec la durée de vie plus qu'honorable puisque vous en aurez pour une bonne dizaine d'heures. Comptez plus ou moins 12 heures pour le scénario de Chris et 10 heures pour de scénario de Jill. Les connaisseurs du premier Resident Evil, pour leur part, tarderont un peu moins mais une chose est certaine, ils ne seront pas au bout de leurs surprises tellement le jeu change par rapport à la version originale. Comme dans cette dernière, vous pouvez obtenir 4 fins par personnage, soit un total de 8 fins alternatives. Leur issue dépend essentiellement de quelques rares décisions que vous aurez à prendre dans des moments-clés au cours du jeu mais également des actions que vous entreprendrez vis à vis de vos camarades. Voilà de quoi vous motiver à faire plusieurs parties.
Resident Evil Rebirth est un Survival horror long, difficile et terrifiant mais tellement addictif que l'on en redemande encore. Justement, Shinji Mikami, dans sa bonté (ou son ambition, allez savoir), a pensé aux fans en incluant des modes de jeu dans l'aventure principale. Ici, il n'est pas question de jouer à un mini-jeu mais plutôt de refaire le jeu dans des modes de difficulté supplémentaires qui changent la donne. Déjà, après avoir terminé l'aventure une fois avec les deux personnages, vous pourrez choisir entre les niveaux de difficulté: Facile, Normal et Difficile. Mais à cela se greffent des modes de jeu encore plus ardus pour les joueurs en quête de défis. Il faudra néanmoins remplir certaines conditions pour profiter de chaque mode.
Vous pourrez ainsi recommencer le jeu en mode "Survie" où la visée auto est supprimée et les malles ne sont plus liées entre elles. Et si vous n'avez pas froid aux yeux, essayer donc le mode "Invisible" qui rend tous les monstres invisibles justement ! Si on ajoute à cela le mode "One zombie dangerous", la durée de vie promet des dizaines et des dizaines d'heures de jeu en perspective...
Enfin des tenues spéciales pour vos personnages (dont quelques-unes sont un clin d'œil à d'autres épisodes de Resident Evil) peuvent être débloquées. Bref, vous avez de quoi vous amuser en retournant le jeu dans tous les sens...
29.12.2012 à 15h22
Pour tout ceux qui ont aimés le premier du nom sur playstation, n'hésitez pas, outre le lifting, l'histoire a été amélioré et un peu prolongée pour vous offrir un sentiment de frisson génial !!!
Prenez ! Prenez ! Et jouez à en pleurer !
Merci pour cet article !